Mon physique est la pièce maîtresse de ma carrière". Sur scène, un corps hors du commun défie les codes de la danse et les lois de la physique. Le danseur et chorégraphe Sofiane Chalal le dit sans détour : "On me rencontre deux fois, comme si mon corps prenait toute la place, même la mienne". Cette dualité presque schizophrénique entre sa vie sur scène et sa vie dans la ville est le sujet de Ma part d'ombre, son premier spectacle en tant que chorégraphe et son premier solo. Il s'agit presque d'un rite d'initiation, qui aborde des sujets très personnels et donc universels : le corps comme allié et ennemi, et le paradoxe, parfois stimulant, parfois douloureux, entre ce que l'on perçoit de soi et ce que les autres voient. Sofiane Chalal aborde ces questions avec une grande sensibilité, et une gestuelle caractéristique qui allie la puissance du hip hop à la fragilité du mime. Aussi à l'aise dans les battles que dans les théâtres, lauréat de nombreux concours et interprète pour Farid Berki, Brahim Bouchelaghem ou Christophe Piret, auteur de vidéos postées sur les réseaux sociaux qui sont autant de petits films chorégraphiques, il bouscule les idées reçues et n'entre dans aucune case. Il se met ici à nu dans une proposition mêlant danse, texte et image, explorant de manière singulière et intuitive la position de l'artiste et la façon dont la scène le transforme.